2015.
Installation (eau, bois, béton, électronique, hydrofuge). Dimensions : 58x95x53 cm.
Exposition «Déssiner l’invisible» Galerie 24B, Paris, octobre 2015
Une pierre sombre, un bloc mystérieux accueille le spectateur.
À heure fixe et en plusieurs étapes celle-ci se couvre d’une mince pellicule d’eau, qui laisse apparaître formes et symboles indéchiffrables. L’eau habituellement incontrôlable suit un chemin invisible. Une mémoire inscrite dans la matière révélant une forme de savoir obscure. Comme douée de conscience elle trace sa voie dans la pierre. Peu à peu, l’eau s’évapore emportant avec elle le message mystérieux qu’elle semble délivrer, mais laissant également des traces calcaires de son passage, marque du temps et de la périodicité de ses actions. Inlassablement, chaque jour, l’eau vient recouvrir les trajectoires qu’elle avait suivi la veille, la pierre semblant subir un phénomène de capillarité. On est en droit de se demander si ses actions ne subissent pas avec le temps de micro-changements qui peu à peu viendraient altérer le message. L’œuvre « Philae » n’est pas sans rappeler les mystères de la pierre de Rosette, qui nous a garanti l’accès à tout un pan de l’histoire de l’Homme, ouvrant la voie au déchiffrement des hiéroglyphes égyptiens et aux secrets de leur civilisation disparue.
Son titre évoque l’atterrisseur de la mission spatiale Rosetta, qui s’est posée sur l’astéroïde 67P/ Tchourioumov-Guérassimenko en 2015. L’eau symbolise en l’occurrence la possibilité de retrouver
la vie ailleurs que sur notre planète, comme la part de mystère irréductible qu’elle continuera de véhiculer en son essence.